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dernière mise à jour : 18/02/2011Equipe « Institutions, savoirs, poétiques »
Responsable M. Etienne Jollet, professeur des universités
Il s’agit d’associer dans une même démarche l’étude des structures institutionnelles, celle des savoirs concernant les arts visuels et celle des œuvres. Le rapprochement nous semble d’autant plus pertinent pour les XVIIe et XVIIIe siècles que c’est alors que les premières se mettent en place à l’échelle européenne ; que les seconds sont peu à peu définis dans leur spécificité vis-à-vis des cultures théologique, philosophique, historique, littéraire ou encore pré-scientifique contemporaines ; enfin que la réflexion sur les œuvres, d’un double point de vue prescriptif et descriptif, connaît un remarquable essor. La mise en rapport entre ces trois dimensions fait apparaître le rôle central que joue pour l’époque considérée la tension entre sphère privée et sphère publique, puisque l’essor des arts se joue avec la place croissante occupée par la subjectivité individuelle dans un espace commun qui va peu à peu se structurer en espace public.
L'équipe ISP se propose de définir quatre axes de recherche, en son sein propre, mais que nous proposons aussi aux chantiers collectifs de l’EA, dans la perspective esquissée au cours de la dernière réunion du bureau de l’HiCSA d’une mise à plat des axes précédents du quadriennal :
⇒ l’étude de l’espace public, au travers des institutions culturelles et des lieux de définition de la communauté tels que les académies, les sociétés particulières, les salons, les écoles, et tous lieux de sociabilités plus ou moins institutionnalisés, mais encore les expositions, réglées ou non, les monuments publics, les grands chantiers urbains ; une réflexion spécifique sur l’évolution du rapport entre public et privé nous paraît ici fondamentale.
⇒ l’analyse des savoirs et des sensibilités, avec un accent particulier porté sur les rapports entre arts et sciences et notamment la prise en considération de l’essor des sciences physiques, mais aussi l’ensemble des discours de médiations : critique d’art, histoire de l’art, esthétique. Il s’agira de mesurer la distance existant entre les savoirs et les œuvres, en réfléchissant aux limites de la notion d’episteme, mais aussi en s’intéressant aux formes non-savantes de rapport à l’œuvre : d’où l’intérêt pour une réflexion sur le rapport sensible à l’œuvre d’art (le « je ne sais quoi », la sympathie, l’empathie, Einfühlung, cénesthésie, etc.). Cette analyse entretient un rapport étroit avec la précédente, puisque les configurations de l’espace public ont été rapportés, notamment dans l’œuvre influente de Thomas Crow, aux variations historiques de la promotion ou de la dénégation du discours réglé et de sa discussion théorique/critique à propos des œuvres.
⇒ l’étude des temporalités, temporalité interne à l’œuvre mais aussi temporalité externe (temps de la contemplation ; régime d’historicité ; problème de l’anachronie de l’œuvre d’art ; archaïsmes délibérés ou non ; problème du « contemporain », etc.). Ces temporalités engagent particulièrement la notion d’héritage ou, pour prendre un terme volontairement anachronique, de patrimoine à travers les notions de restauration matérielle, d’évocation d’un âge d’or ou d’appel à la nouveauté en termes de retour à la tradition sinon à un état primitif.
⇒ la participation à l’élaboration d’une « poétique figurative », c’est-à-dire d’une terminologie permettant de rendre compte de l’œuvre comme complexité singulière (analyse des jeux de formes, du récit, de la temporalité, de la spatialité et de tout autre trait spécifique).
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